Depuis 25 ans, les politiques publiques visant à promouvoir l’apprentissage se sont multipliées. Dernière en date, la loi « Avenir professionnel » de 2018 a voulu encore renforcer l’accès à ces filières.

Quel résultat plus de deux décennies après ? C’est la question que s’est posé Défi métiers dans une note de synthèse. L’organisme francilien y revient sur l’évolution de ce type d’alternance en Île-de-France en la comparant le reste du territoire français.

Deux fois plus d’apprentis en Île-de-France

L’Île-de-France, où les apprentis étaient sous-représentés par rapport au reste du pays en 1995, a rattrapé son retard. Depuis plus de 20 ans, le nombre d’apprentis y a presque été multiplié par deux (+ 99 % entre 1995 et 2017, contre + 46 % au niveau national).

Au cours de cette période, la forte hausse de l’apprentissage en région francilienne est à attribuer d’abord à la croissance de l’alternance dans le supérieur

En effet, en 20 ans, le nombre d’apprentis en niveau CAP y a été presque divisé par deux. Les effectifs d’apprentis en niveau master ont de leur côté connu une croissance très forte, et sont passés de 290 apprentis en formation en 1995 à 10 652 en 2017 !

Prédominance des services

Les apprentis franciliens suivent davantage de formations dans les services qu’au niveau national. En 2017, 62 % des apprentis en 1ère année de formation y suivaient une spécialité des services contre 43 % dans la France entière.

Dans la région, cinq domaines de formations regroupent plus de 80 % des apprentis inscrits en 1ère année. Le domaine « Echanges et gestion » en compte 35 %, suivi de celui des « Services aux personnes » (14 %), puis « Transformations » (12 %), « Communication et information » (11 %) et enfin « Mécanique, électricité, électronique » (10 %).

Des freins à lever

Malgré deux décennies de politiques en faveur de l’apprentissage, des freins restent à lever pour que davantage de jeunes s’orientent vers ce type de formations constate l’étude de Défi métiers.

Ces freins se trouvent aussi bien du côté des jeunes et de leurs familles (mauvaise image de certains métiers, difficultés à trouver un employeur, problèmes de mobilité…) que du côté des entreprises (instabilité réglementaire, sentiment de manque de savoir-faire et de savoir-être des apprentis, faiblesse des liens avec les CFA…).

Pour lever ces difficultés, plusieurs mesures sont proposées. Parmi celles-ci : mieux informer les familles sur les métiers et sur l’apprentissage, proposer une aide ou un accompagnement renforcé à la recherche d’un employeur, ou encore diffuser des guides d’intégration et de recrutement d’un apprenti à destination des employeurs et managers.