L’actualité récente est venue rappeler le malaise de la « France périphérique ». Mais quelle est la situation de la jeunesse vivant dans ces territoires ? Celle-ci est-elle confrontée à des obstacles propres à sa situation géographique ?

Pour répondre à ces questions, l’Ifop a interrogé pour la fondation Jean-Jaurès et l’association Chemins d’avenir les 17-23 ans sur leur choix d'orientation et leur rapport à l'avenir. Les résultats de cette étude montrent que si l’origine sociale reste déterminante, l’origine géographique influence également les aspirations et les ambitions des jeunes.

Orientation scolaire : un accès inégal à l’information

Alors que six jeunes sur dix déclarent avoir eu toutes les informations pour bien s’orienter, l’enquête fait apparaître des inégalités liées au lieu de résidence. Ainsi, ils ne sont que 58 % des jeunes vivant en commune rurale ou dans une agglomération de moins de 20 000 habitants, contre 68 % des jeunes vivant en agglomération parisienne.

Tous les jeunes n’ont pas non plus le sentiment de faire ou d’envisager de faire des « études ambitieuses » : ils sont 67 % parmi ceux vivant en agglomération parisienne pour 48 % de ceux vivant dans des agglomérations de 2 000 à 20 000 habitants. 

Moins de mobilité pour les jeunes ruraux

A l’heure de la mondialisation, la mobilité internationale devient « le nouveau terrain de compétition entre jeunes des villes et jeunes des champs », constatent également les auteurs de l’étude. Dans les faits, elle demeure l’apanage d’une minorité : ce sont seulement 12 % des 17-23 ans qui ont passé un semestre ou une année à l’étranger dans le cadre de leurs études au cours des cinq dernières années.

Dans ce champ, le lieu de résidence joue également un rôle. Dans l’agglomération parisienne 41 % des jeunes déclarent que leurs parents les ont incités « à faire une partie de leurs études à l'étranger », quand ils sont moins de 30 % dans les communes rurales ou les agglomérations de moins de 20 000 habitants. A Paris et dans son agglomération, 42 % des jeunes ont également pu suivre des cours complémentaires en langue étrangère. Ils ne sont que 21 % parmi les jeunes vivant en communes rurales.