Leah DouglasVous vous présentez comme poète-entrepreneure, pourquoi ?

Cela fait référence à ma formation officieuse, qui est très artistique. Depuis que j’ai environ 12 ans j’ai toujours écrit. Après le lycée, j’ai fait quelques scènes sur Paris où j’habitais, puis ensuite à Montpellier où j’avais déménagé. Je fais de la poésie, du slam, du rap… Le côté entrepreneure n’est venu qu’après.

Vous portez en effet un projet d’entrepreneuriat culturel : Level-Up. Pouvez-vous nous le présenter en quelques mots ?

Level-Up, c’est une association pour les jeunes et par les jeunes de développement de l’esprit d’entreprendre via la culture artistique. On peut dire que son objectif est d’aider à entreprendre sa vie.

Vous avez été accompagnée pour ce projet par le Groupement de Créateurs de Marne-la-Vallée puis par celui du Val-de-Marne. Comment en avez-vous entendu parler ?

Mon projet n’a cessé de se modeler. Au tout début, c’était seulement le projet un peu confus d’écrire un livre. Cela devait être mon « projet d’avenir » dans le cadre du service civique que je réalisais dans le service jeunesse de la mairie de Bussy-Saint-Georges (77). Avant d’entrer en service civique, j’avais entamé des études en lettres modernes mais je ne les avais pas terminées à cause de mes engagements artistiques à côté.

C’est à ce moment qu’on m’a parlé des Groupements de Créateurs. Je me suis dit que j’allais essayer. Mon idée, à l’origine, était de voir moi-même comment pouvaient être pris en charge avec cette initiative les jeunes de ma commune. J’étais dans une logique d’immersion totale.

Comment s’est déroulé votre parcours avec les Groupements de Créateurs ?

J’ai débuté par la phase d’émergence, pour définir mon projet. Et je me suis rendue compte que je ne pourrai pas faire un bouquin. J’ai alors développé l’idée de faire une sorte de collectif artistique avec mes amis graphistes, plasticiens… mais qui serait en lien avec le développement artistique des jeunes. 

Ce projet m’a permis d’être acceptée dans la formation du DUCA (diplôme d’université de créateur d’activité, proposé dans le cadre de l’accompagnement des Groupements de Créateurs). Ma chance, c’est que j’ai pu intégrer un DUCA expérimenté en apprentissage, à Champs-sur-Marne, délivré par le CFA Descartes et l’IUT de Marne-la-Vallée. 

Qu’avez-vous appris pendant le DUCA ?

Le DUCA permet d’avoir des cours autour de l’entrepreneuriat (communication, business plan, fiscalité, juridique…) avec des professionnels : avocats, banquiers, professionnels des ressources humaines... Il comporte aussi une approche personnelle, pour évoluer tous les jours et être en progression constante. On y apprend à oser, à s’approprier qui l’on est et à le défendre.

En parallèle du DUCA, j’avais également intégré l’Institut de l’engagement. Il permet à des jeunes volontaires qui ont suivi un service civique d’être accompagnés dans leur projet de reprise d’études, de recherche d’emploi ou de création d’activité. J’y ai notamment suivi des séminaires avec des personnalités inspirantes.

A force d’évoluer dans cet univers, mon projet de collectif s’est transformé en projet d’entrepreneuriat culturel. Mon fil conducteur est resté de me demander comment lier mes deux passions : l’évolution constante, et l’écriture et l’art.

Qu’avez-vous fait ensuite ?

J’ai obtenu le DUCA en octobre 2019. Actuellement je suis en licence professionnelle en alternance « gestion des organisations de l’économie sociale et solidaire » à l’université Paris-Est-Marne-la-Vallée. Mon DUCA a un partenariat avec cette licence, ce qui m’a permis d’obtenir une équivalence. C’est super, car à l’issue de la licence je serai à bac+3.

Où en est votre projet Level-Up ?

Aujourd’hui Level-Up est en stand-by, car je suis très prise par mon alternance. Mais je fais mon apprentissage en tant que chargée de mission pour le club FACE Seine-Saint-Denis. L’un de mes projets porte justement sur le développement personnel des élèves de collèges de REP et REP+.

C’est un hasard qui tombe vraiment bien, car cela correspond exactement à ce que je veux faire avec Level-Up. Cette expérience, avec les cours théorique de licence, me permet à la fois de mieux mesurer les enjeux de pilotage de projets pour une association et de mieux me rendre compte des enjeux sur le terrain avec les jeunes.

 

Propos recueillis par Raphaëlle Pienne (décembre 2019).