Odile Destoop, présidente de la commission sociale de la Fédération des Services Energie Environnement

Pouvez-vous présenter rapidement la FEDENE et ses adhérents ?

FEDENE La FEDENE, Fédération des Services Energie Environnement, regroupe, à travers sept syndicats professionnels spécialisés par métier, 500 entreprises de services centrées sur l’efficacité énergétique, la performance des bâtiments, la production et la valorisation de la chaleur et de froid renouvelables et de récupération ainsi que le facilities management et l'ingénierie de projets.

Les métiers des adhérents de la FEDENE sont variés : services énergétiques aux bâtiments et aux occupants, exploitation et maintenance des équipements de chauffage et de climatisation, maintenance multi-technique (chauffage, climatisation, ventilation, protection Incendie, portes automatiques, appareils de levages, contrôles réglementaires) / production de chaleur et de froid / facilities management (externalisation de services).

Les secteurs d’activité : habitat résidentiel (individuel et collectif), hôpitaux, écoles, sites industriels, immeubles tertiaires, sites culturels (musées, cinémas…), sites sportifs (piscines, patinoires, gymnases), administrations.

Quels sont vos enjeux ?

Agir pour la transition énergétique et environnementale, c’est-à-dire proposer des économies d’énergie dans les bâtiments, diminuer les consommations d’énergie, et produire des énergies renouvelables thermiques, les distribuer via des réseaux de chaleur (récupération de la chaleur issue d’un data center ou d'une usine d'incinération pour la réinjecter dans un immeuble). C’est aussi assurer le confort des occupants d'un immeuble

Parmi les sociétés de la branche, nous pouvons citer Dalkia, Engie Solutions, Coriance, Idex, Suez, Veolia, et de très nombreuses ETI et PME.

Pouvez-vous nous donner quelques repères chiffrés sur votre secteur ?

La branche compte 36 000 salariés (60 000 en ce qui concerne l’ensemble de la Fédération) dont 80 % de techniciens. 93 % sont en CDI. Et 1 500 contrats d’alternance proposés par an.

Quelles sont les deux grandes familles de métiers que vous représentez, et leurs principales caractéristiques ?

Les deux grandes familles de métiers sont :

L’efficacité énergétique : il s’agit d’assurer l’exploitation et la maintenance des équipements énergétiques des bâtiments et optimiser leur fonctionnement afin d’assurer le confort des occupants. Cela comprend également le conseil et l’accompagnement du client

La chaleur renouvelable et de récupération : il s’agit de produire de la chaleur et du froid à partir d’énergies locales et renouvelables pour alimenter les bâtiments et les industries grâce aux réseaux de chaleur et de froid.

Alors que l’on parle de plus en plus de développement durable, les métiers des services énergétiques et à l’environnement sont encore peu connus. Quels sont, pour vous, les atouts de vos métiers ?

Nos métiers sont utiles aux hommes et à la planète et au cœur des enjeux de la transition énergétique et environnementale de notre pays. Ils permettent de participer à la préservation de nos ressources naturelles et donc d’éviter l’utilisation d’énergies fossiles. Par exemple, nos techniciens accompagnent les entreprises et les particuliers pour réduire leurs consommations d’énergie et leur apprennent à adopter les bons gestes pour la planète.

Nos métiers sont aussi innovants grâce à l’utilisation du digital dans toutes les fonctions, du technicien au responsable d’équipe en passant par l’energy manager ou le chargé d’affaires.

Enfin, nos métiers sont variés et accessibles aux hommes et aux femmes de tout niveau de diplôme ou d’expérience.

Vous avez lancé l’été dernier une campagne d’information sur vos métiers « des métiers pleins d’énergie ». Quels sont les freins à lever pour susciter plus de vocations dans votre secteur ?

Le principal frein est l’image erronée de nos métiers. En constante évolution technologique, digitale et orientés vers les clients finaux, nos métiers d’exploitants et de services sont bien loin de l’image que certains se font du « chauffagiste traditionnel ». Tous nos technicien(e)s sont par exemple équipé(e)s d’outils innovants permettant un pilotage à distance des installations, et ont un vrai rôle à jouer pour économiser nos ressources, limiter les émissions de carbone, tout en assurant le confort des usagers.

De même, nos entreprises mènent de nombreuses actions pour féminiser le secteur.

Quel niveau de formation faut-il pour travailler dans vos métiers ?

FEDENE, Fédération des Services Energie Environnement Nos métiers sont accessibles du bac pro au diplôme d’ingénieur.

Ils permettent d’accéder à une diversité de métiers : technicien(ne), automaticien(ne), Energie manager, Hospitality manager, chargé(e) de clientèle, etc.

Le bac pro comme les BTS Thermique, Electrotechnique, Electromécanique permettent d’accéder au métier de technicien(ne) de maintenance, de conduite dont la mission sera notamment d’assurer la maintenance et le bon fonctionnement d’installations techniques de climatisation, de chauffage ou de ventilation.

Les installations confiées et le niveau de responsabilité varient selon le niveau de diplôme.

Les études dans le supérieur permettent d’accéder aux postes d’Energie manager, responsable d’exploitation, responsable de conduite, chargé de clientèle, et ingénieur d’études.

Au-delà des compétences techniques, quelles sont les qualités attendues chez les professionnels des métiers des services à l’énergie et à l’environnement ?

Au-delà de la technicité de nos métiers, chacun de nos collaborateurs, et surtout ceux sur le terrain, évolue dans un secteur qui demande un très bon relationnel lié à une culture de services et de sécurité développée par les entreprises de notre Fédération.

De manière générale, il faut faire preuve d’une appétence à la transformation numérique, forte dans l’activité.

Quelles sont les perspectives d’évolution dans votre secteur ?

Les perspectives sont nombreuses notamment pour les collaborateurs de terrain qui peuvent évoluer au sein de nos entreprises vers l’encadrement 1er niveau et le management opérationnel en particulier.

De nouveau métiers aussi apparaissent suivant l’évolution des marchés énergétiques et des besoins spécifiques de nos clients : ingénieur efficacité énergétique, énergy manager, bim manager, etc.

Quels sont les besoins en recrutement dans les années à venir ?

4 000 postes sont à pourvoir par an, dont plus de 2/3 concernent des techniciens (technicien d’exploitation de réseau de chaleur, technicien de maintenance, technicien frigoriste, technicien multi-technique, technicien chauffagiste, automaticien), mais aussi des chefs d'équipe, des ingénieurs d'études, des hospitality managers, des energy managers, et des chargés d’affaires.