Si un lycéen veut se former au marketing digital, que lui conseillez-vous ?

Youssef Hajjani - EEMIL’un des principaux enjeux auxquels doivent faire face les écoles du numérique est de former des étudiants à des métiers qui n’existent pas encore ou du moins qui évoluent à grande vitesse. Néanmoins, nos diplômés peuvent espérer trouver rapidement un emploi dans le marketing digital, l'une des grandes filières des métiers du web, pour 98 % d'entre eux et viser un salaire moyen brut à l’embauche de 32 000 euros/an.

Pour les lycéens attirés par le marketing, c'est-à-dire la promotion d'un produit ou service, le webmarketing offre différents débouchés qui n'existaient pas du tout il y a encore 20 ans. Le webmarketing englobe toutes les techniques marketing, publicitaires et commerciales qui sont mises en œuvre exclusivement sur internet. Ils peuvent cibler différents métiers : webmarketeur à proprement parler, analyste de trafic internet, référenceur web pour que le site de l'entreprise soit bien positionné sur Google, ou viser un poste de chef de projet web, c'est-à-dire chef d'orchestre du lancement ou de la refonte d'un site, d'une application, etc.

L'EEMI forme à d'autres métiers du web, dans le domaine de la communication digitale, du webdesign, du développement et de la gestion de projet.

Quelles entreprises recherchent des profils de webmarketeurs ?

Certaines grandes entreprises disposent de services couvrant l’ensemble de l’écosystème digital. Une expérience en grande structure peut se révéler très enrichissante.

Toutefois, entamer sa carrière dans une entreprise à taille humaine, comme une agence web, présente des avantages indéniables. Dans ces entreprises de 10 à 20 salariés pour la plupart, le webmarketeur pourra avoir une visibilité sur l’ensemble des activités de l'agence, sans oublier qu'il aura plus souvent l'opportunité de prendre plus de responsabilités plus rapidement. Il découvre en même temps quelles sont les qualités à cultiver en tant que prestataire de service, un savoir utile si on veut se lancer à son compte, en tant que freelance, ce que font 20 % de nos étudiants.

 

Une fois diplômé, est-il facile de trouver un emploi de webmarketeur ?

Le marché recrute, et il est plus facile de trouver un emploi quand l’étudiant a opté pour un parcours en alternance. Puisqu'il apprend selon un rythme d’une semaine en classe et de trois semaines en entreprise, il est intégré dès ses débuts aux projets et aux équipes. Une fois sur le marché du travail, il ne sera donc pas identifié comme junior, et se sera déjà constitué un début de réseau professionnel.

Vaut-il mieux s'orienter vers une spécialité (le référencement par exemple) ou garder un parcours polyvalent ?

Au risque de paraître contradictoire, je dirais qu’il faut être à la fois capable d’être spécialiste mais aussi faire preuve de polyvalence. Les métiers du numérique sont en perpétuelle évolution et les technologies/usages utilisés aujourd’hui sont d’ores et déjà désuets aux regards de ce que nous réserve le futur.

Quelles qualités faut-il développer en tant que webmarketeur ?

À côté des compétences "techniques", c'est-à-dire la connaissance des techniques du webmarketing et le maniement des différents logiciels, ce sont les soft skills (autrement dits les compétences humaines) qui dont désormais l'objet de toutes les attentions.

Aujourd’hui, les entreprises recherchent des profils capables de s’adapter à de nouvelles situations, de dialoguer avec des employés qui occupent des fonctions de l’entreprise opposées à leur savoir-faire, de comprendre et dialoguer avec des cultures différentes, de se montrer créatif, synthétique et autonome, et enfin, de travailler en équipe. C'est pourquoi l'EEMI enseigne aussi les méthodes agiles, le développement personnel, la conduite du changement, l'éthique, etc.

Comment se tenir à jour dans un secteur si mouvant ?

La discipline personnelle et une réelle volonté de s'informer sont primordiales. En tant qu'étudiant, il est intéressant de pouvoir échanger régulièrement avec les professionnels du secteur concerné. L’accès à ces professionnels est de plus en plus facile notamment grâce aux réseaux sociaux mais aussi aux outils en ligne comme les MOOC, ces formations continues interactives qui sont souvent gratuites.

Propos recueillis par Sandrine Damie (décembre 2019).
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