Le 04/05/2020,

A partir du 15 mars, l’épidémie de Covid-19 a imposé un arrêt partiel ou total aux activités jugées « non essentielles » tandis que d’autres ont été fortement mobilisées face à l’urgence.

La crise actuelle affecte les conditions de vie et les conditions de travail, renforçant des vulnérabilités existantes et en générant de nouvelles.

France Stratégie, institution autonome placée auprès du Premier ministre, a lancé de nouveaux travaux prenant en compte la crise elle-même et ses conséquences.

Une note d’analyse  publié fin avril propose une typologie inédite des métiers dans la crise en cinq groupes. Différents paramètres (économiques, financiers et sanitaires...) ont été pris en compte.

Les métiers « vulnérables de toujours »

Ces métiers conjugent une difficulté à travailler à distance et des statuts souvent précaires (un sur cinq exerce en CDD ou en intérim). Ces 4,2 millions de travailleurs, majoritairement des hommes (artisans et ouvriers de l’industrie et du bâtiment, marins et personnels de ménage), sont traditionnellement confrontés à des conditions de vie et de travail difficiles.

Et les « nouveaux vulnérables »

4,3 millions d’emplois affrontent une crise inédite liée à l’exercice même de leur métier qui les met en contact avec le public. Leurs activités sont ralenties, voire interdites, et leur statut les fragilise (31 % de contrats intermittents ou d’indépendants en solo). Dans ces métiers du transport, de l'hôtellerie-restauration, des services aux particuliers (coiffeurs...), de l’art, de la culture et du sport, la vulnérabilité financière se double d’une incertitude sur l’avenir.

Les professionnels « sur le front » 

Les 10,4 millions de professionnels directement ou indirectement sur le « front » sont ceux dont les activités apparaissent essentielles dans cette crise. Ce sont tous les métiers de la santé, de l’éducation, de la propreté, de l’alimentaire et de sa distribution, et les professions régaliennes (police, pompiers, armée).

Peu fragilisés économiquement, ils n’en sont pas moins exposés à une vulnérabilité d’ordre sanitaire par leur contact direct avec le public pour les trois quarts d’entre eux. Parmi les plus mal rémunérées et davantage occupées par des femmes, ces professions sont exposées à une intensification du travail.

La pandémie a mis en lumière certains de ces métiers délaissés ou peu médiatisés mais indispensables.

Les télétravailleurs hyperconnectés 

Quatrième groupe, les télétravailleurs sont exposés à un nouveau risque d’hyperconnectivité (3,9 millions d’emplois). Essentiellement occupées par des cadres, ces professions doivent, à distance, assurer la continuité du travail et préparer la reprise d’activité. Soumis d’ordinaire à une plus forte intensité du travail, ils voient leur charge mentale et les difficultés de conciliation avec la vie familiale renforcées par la crise.

Les professionnels en inactivité partielle

Enfin, nombre de professions intermédiaires ou d’employés qualifiés (4 millions d’emplois), le plus souvent en inactivité partielle, sont protégés du licenciement à court terme par leur statut. Mais leur difficulté à télétravailler les expose à des risques d’éloignement de la sphère professionnelle et de désocialisation. Il s'agit principalement des employés de banque, des comptables, des attachés commerciaux ou encore des secrétaires administratifs.

 

Pour aller plus loin :

Télécharger la note d'analyse « Les métiers au temps du corona » ;

Télécharger l'annexe méthodologique de la note d'analyse Les métiers au temps Corona.