Le 31/12/2019.

Les derniers résultats de l’enquête Génération 2010 du Céreq offrent l’occasion d’un regard inédit sur l’intégration professionnelle d’une jeunesse toujours plus diplômée, et qui voit se creuser les écarts entre niveaux de diplômes.

Que sont devenus les jeunes diplômés qui ont achevé leur formation initiale en 2010 ?

Avec plusieurs années de recul, le CEREQ vient de publier son étude « Génération 2010 » sur les débuts de carrière des jeunes générations.

La Génération 2010 est arrivée sur le marché du travail dans un contexte très difficile marqué par la crise des dettes souveraines qui suivait tout juste la grande crise financière de 2008. Dans cette situation difficile, le marché du travail a été peu porteur et cette génération a été exposée plus fortement au chômage en tout début de carrière.

Après une année difficile, le taux de chômage est reparti à la baisse. Au final, cette crise a surtout retardé plus que nuit durablement à l’intégration au marché du travail de cette génération. On peut néanmoins constater une baisse du temps passé en emploi par rapport aux générations précédentes, ainsi qu’une hausse de la part des jeunes qui ont été confrontés à l’éloignement de l’emploi.

Ainsi, l’étude met en avant la réduction du temps passé en emploi, et donc de l’expérience professionnelle accumulée : 61 mois en moyenne, équivalant à 73 % du temps d’observation, contre 67 mois (80 % du temps) pour la Génération 1998.

Par ailleurs, la part des jeunes dont la trajectoire est marquée par un certain éloignement de l’emploi est de 17 % des jeunes de 2010 (contre 11 % de ceux de 1998, cf. tableau 3). Ils ont une trajectoire passée dominée soit par du chômage persistant ou récurrent (13 % contre 7 %), soit par des situations d’inactivité durable (4% pour les deux Générations).

A noter : ils sont davantage à avoir repris des études ou une formation longue (9 % contre 5 %).

Le rôle protecteur du diplôme

Au-delà du panorama global, cette génération est confrontée plus qu’avant au développement des contrats à durée limité, ce qui a un impact évident sur la capacité à se stabiliser dans le monde du travail.

Autre conséquence, les évolutions professionnelles, tant en termes de rémunération que de position professionnelles, sont plus difficiles que pour les générations précédentes.

Le diplôme a néanmoins joué un rôle protecteur important et les non-diplômés sont ceux qui ont vu leur situation se dégrader le plus fortement par rapport aux générations précédentes.