Alicia Couderc, CojobQuelle est l'histoire de Cojob ?

Cojob est une association créée en 2015 par deux filles en recherche d’emploi. Tout a commencé un après-midi où elles déprimaient un peu. Elles ont discuté à bâton rompu sur leur situation et il en est ressorti trois choses. D’abord qu’elles souffraient de leur solitude, ensuite qu’elles se sentaient un peu paumées car elles n’avaient plus de cadre (se lever pour aller au travail ou étudier, avoir des horaires…), enfin qu’elles avaient l’impression de ne servir à rien ou que les autres leurs renvoyaient cette impression. A partir de cela, elles ont commencé à réfléchir à leur structure de recherche d’emploi idéal…

Que proposez-vous ?

Cojob crée des collectifs de « jobeurs ». Nous mettons à disposition de ces collectifs de personnes en recherche d’emploi un cadre : un lieu de « cosearching » et un emploi du temps. En plus, nous organisons des missions de bénévolat de compétences. Elles permettent de retrouver un sentiment d’utilité et de renouer avec les victoires du quotidien que procure le travail.

Le constat c’est que les périodes de recherche d’emploi peuvent créer de la valeur. Avec Cojob, les participants identifient leurs compétences, rencontrent d’autres personnes. Ils profitent de leur recherche d’emploi pour grandir différemment.

Comment cela se passe-t-il concrètement ?

Notre programme clé est la promo Cojob. Elle rassemble une quinzaine de chercheurs d’emploi qui se retrouvent tous les jours de 9h30 à 17h30 pendant un mois (en ce moment, en Île-de-France, à Paris et à la Défense) pour booster leur recherche d’emploi. Durant la semaine, trois jours sont dédiés aux ateliers et missions de bénévolat et deux jours, plus libres, à la recherche d’emploi. L’idée est vraiment de rechercher une dynamique de groupe et de créer une communauté.

Les ateliers se déroulent le matin. Ils permettent de s’outiller pour sa recherche d’emploi et de prendre confiance en soi. Ils sont animés par Cojob ou par des intervenants extérieurs, comme l’Apec. Les après-midi sont consacrés aux missions de bénévolat de compétences pour des structures de l’ESS (économie sociale et solidaire). Cela peut consister à réaliser un diagnostic ou une communication pour une association. Mais aussi cela peut aussi être des missions de terrain : trier des livres dans une recyclerie, faire une maraude...

Quels sont les profils des participants ?Cojob

Il n’y a aucun critère, d’âge, de diplôme…, pour faire partie de la promo Cojob. Tout le monde peut venir et les profils peuvent théoriquement être très variés. Nous avons néanmoins un profil type, plutôt cadre et titulaire d’un bac+5 ayant déjà connu une première expérience professionnelle. Pour certains, il y a une forte volonté de se réorienter vers l’ESS. Néanmoins nous avons aussi fréquemment dans chaque promo quelques jeunes diplômés et quelques personnes qui ont plus de 45 ans.

Comment s’inscrire à une promo Cojob ?

On peut s’y inscrire sur notre site cojob.fr. Il sera demandé de remplir un questionnaire assez long, puis de passer un entretien téléphonique pour s’assurer que l’on a bien compris le principe de Cojob.

Car c’est un point important : nous ne faisons pas d’accompagnement individuel. Cojob ne fonctionne que sur la base du collectif. Il faut donc avoir beaucoup d’autonomie et un engagement fort.

Nous demandons par ailleurs une cotisation de 140 euros. C’est aussi un moyen de renforcer l’engagement. Mais le montant de cette cotisation peut être baissé en fonction des ressources.

Comment rencontrer les équipes de Cojob ?

Nous organisons régulièrement au Social Bar, dans le 10ème arrondissement de Paris, des « Afterworkless ». Littéralement, ce sont des afterwork pour les chômeurs. On essaie de mettre dans ces rendez-vous du fun et de la convivialité, pour dédramatiser le chômage et dé-stigmatiser la recherche d’emploi. Il suffit d’y passer pour se renseigner sur Cojob et rencontrer des anciens de la promo.

Deux fois par mois, il y a également les « Youpi matins », en partenariat avec la Cité des métiers, où l’on fait venir un acteur de l’emploi. Là aussi, l’idée est de passer un moment de bonne humeur et d’échanger avec le groupe. C’est ouvert à tous et gratuit.
 

Propos recueillis par Raphaëlle Pienne (décembre 2019).