Ludovic TREZIERE - UfolepPouvez-vous nous présenter l’Ufolep Île-de-France en quelques mots ?

L’Ufolep est une fédération sportive nationale. C’est le secteur sportif de la ligue de l’Enseignement, issue d’un mouvement de personnes engagées trouvant son origine dans les grands débats du XIXème siècle pour une école publique, laïque et égalitaire.

En Île-de-France, nous sommes un comité régional sportif et une fédération affinitaire multisport. Dans la région, nous fédérons 37 000 licenciés et une centaine d’associations par comité départemental.

Vos activités englobent également la formation. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Effectivement. En plus du sport, nous nous sommes développés sur trois champs : l’action et l’insertion sociale, l’événementiel et l’accompagnement dans l’événementiel, et la formation professionnelle.

A l’Ufolep Île-de-France, nous formons à deux diplômes : le CQP (certificat de qualification professionnelle) Animateur Loisir Sportif et le BPJEPS (brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport) Activités Physiques pour Tous (APT).

Quelles sont les spécificités de ces deux diplômes ?

Le CQP est un premier niveau de diplôme, qui se prépare en 165 heures. Il permet d’obtenir une carte professionnelle pour encadrer une activité sportive contre rémunération. Le CQP Animateur Loisir Sportif a un champ assez large, qui couvre les jeux d’opposition (sports de lutte ou de combat), les jeux sportifs (sports de balle et de ballon) et les activités gymniques d’entretien et d’expression (danse, yoga, fitness, etc.).

Le BPJEPS APT est une formation un peu plus longue, en 600 heures, qui couvre tous les champs du sport. C’est une certification de niveau bac, qui permet d’exercer le métier d’éducateur sportif en club ou en collectivité.

Quelle est la différence entre un animateur sportif et un éducateur sportif ?

L’animateur sportif accompagne une activité sportive dans une dimension de plaisir et de bien-être, sans prendre de risques. Le métier d’éducateur sportif repose lui sur une notion d’éducation, avec une dimension d’amélioration de la performance et de dynamique de progression. 

Combien coûtent ces deux formations ?

Il faut compter autour de 1 500 euros pour le CQP. Pour le BPJEPS, c’est très variable : selon le parcours de la personne, par exemple si avant elle a passé le CQP, il peut y avoir des allégements.

Pour les deux diplômes, de nombreuses prises en charge sont possibles. Par exemple par le Conseil régional, par les missions locales ou par Pôle emploi.

Quels sont les profils des stagiaires ?

Nous avons vraiment tout type de public : des pompiers, des infirmiers, des médecins, des instituteurs, des policiers… Ils se forment dans l’optique d’une reconversion ou en complément de leur activité, pour élargir leur champ d’intervention.

Le CQP a également trouvé sa place dans le champ de l’insertion des jeunes, dans le cadre des dispositifs régionaux SESAME (Sésame vers l’Emploi pour le Sport et l’Animation dans les Métiers de l’Encadrement) ou Parcours d’accès à la qualification. Pour ces jeunes en difficulté, le CQP Animateur Loisir Sportif est un premier diplôme et un tremplin pour rebondir. Ils peuvent ensuite reprendre une formation, par exemple poursuivre sur un BPJEPS.

Animateur ou éducateur sportif : l’emploi est-il au rendez-vous en Île-de-France ? 

Oui, nous n’identifions pas de problèmes de recrutement. Les personnes qui viennent se former à l’un de nos diplômes ont généralement déjà une opportunité professionnelle.

Quelles sont les conditions de travail ?

Les deux métiers s’exercent souvent en temps partiel. L’emploi et la rémunération dépendent aussi de l’offre et de la demande : il y a davantage d’opportunités et de meilleurs salaires lorsqu’on est prêt à travailler en soirée, qui est le moment de la journée où les associations sportives organisent principalement leurs cours.

Après, la situation est identique à celle des autres métiers. Quelqu’un qui est bon dans son domaine et qui sait faire bouger sa salle n’aura aucun mal à trouver du travail.

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui souhaitent s’orienter vers ces métiers ?

Pour être animateur ou éducateur sportif, il ne faut pas seulement aimer le sport. Il faut aussi aimer les autres. Ces métiers demandent d’être capable de partager sa passion et son plaisir. Ils catalysent l’envie et le plaisir de faire du sport ensemble. Ils amènent aussi à intervenir auprès de personnes en insertion, de victimes de violence, de personnes âgées…  Bref, il ne faut pas juste aimer courir devant une machine ou se regarder devant la glace…

 

Propos recueillis par Raphaëlle Pienne (décembre 2019).