Beaucoup de personnes rêvent de créer leur propre entreprise et de développer un produit innovant ou un service utile. Cette étape enthousiasmante dans une vie professionnelle peut néanmoins devenir compliquée si vous n’êtes pas assez préparés. Plusieurs start-ups reviennent sur leur parcours: ce qui a motivé leur projet, leur évolution et leur fonctionnement. L’objectif de ce reportage ? Venir en aide aux futurs créateurs d’entreprises !

FeetMe et sa semelle connectée

feetmeAlexis Mathieu est le co-fondateur et PDG de la start-up FeetMe. Après une rencontre avec un médecin qui suivait des personnes diabétiques (maladie pouvant provoquer une perte de sensibilité au niveau des pieds), Alexis Mathieu et ses associés ont pensé : « qu’il serait utile de créer une semelle connectée et de développer une technologie pour monitorer ces patients ».

A l’heure actuelle, c’est une équipe de 10 personnes qui gère les évolutions de la semelle. Un pôle développement est en charge du travail lié aux capteurs, logiciels et algorithmes tandis qu’un pôle de développement clinique est également présent pour étudier les fonctionnalités du produit.

Au lieu de se contenter d’un suivi médical « physique » une fois tous les 6 mois, « le patient peut se suivre en permanence ». La technologie développée par la start-up a été pensée pour les patients : « les malades ont des données simples alors que le médecin reçoit des données médicales ». Cette technologie devrait, à l’avenir, se développer pour d’autres pathologies.

bon à savoirLe co-fondateur de FeetMe donne plusieurs conseils pour éviter les pièges de la création d’entreprise. Tout d’abord : « il faut identifier au mieux le besoin auquel on veut répondre » et rencontrer très rapidement d’éventuels clients. Il est d’ailleurs très important de s’assurer de l’existence d’un marché potentiel avant d’entamer toute démarche. « S’entourer des bonnes personnes pour développer son projet » est selon Alexis Mathieu, une condition importante à ne pas négliger.

LeCiseau.fr : la start-up qui collabore avec les coiffeurs

Nael Hamameh est l’un des co-fondateurs de l’entreprise LeCiseau.fr avec Jean de La Porte. En observant qu’un salon le ciseaude coiffure est rempli à hauteur de 60% environ, les associés ont voulu créer une plateforme permettant : « aux coiffeurs de tirer parti du digital pour remplir leurs créneaux vides avec de nouveaux clients ». Les utilisateurs peuvent ainsi réserver en ligne 7j/7 et 24h/24 en bénéficiant de réductions garanties.

Cette jeune start-up, créée en 2016, profite d’une très forte croissance :

« nous sommes passés en quelques mois de 4 à 13 personnes. Nous avions 10 salons partenaires au démarrage, nous en avons désormais plusieurs centaines ».

LeCiseau.fr est déjà présente dans plusieurs grandes villes françaises comme Lyon ou Bordeaux. En 2018, l’entreprise devrait s'étendre sur l’ensemble du territoire français ce qui laisserait envisager un développement européen à partir de 2019.

La start-up se partage entre trois pôles : « une équipe de développeurs en charge de l’évolution du produit, […] une équipe de « sales » en charge du recrutement de nouveaux salons […] et une équipe « account managers» qui gère les relations avec les clients et les coiffeurs ».

bon à savoirNael Hamameh recommande : « de ne pas se lancer seul ». L’idéal selon lui serait de trouver des associés sur lesquels s’appuyer. De plus, il vaut mieux ne pas perdre de temps en se jetant : « rapidement à l’eau et lancer une version « beta » de son offre et/ou service même si elle n’est pas parfaite ».

De cette manière, votre projet peut prendre en compte les avis ou remarques des premiers clients : « à ce sujet, je recommande le livre Lean Start-up d’Eric Ries ». Dernier conseil de choix : participer à des événements d’entrepreneurs et : « tentez de rejoindre des structures de l’écosystème entrepreneurial : incubateur, accélérateur, Wilco etc… ».

 

Co-Assist vient en aide aux personnes âgées

équipePierre-Yves Champagne, président de Co-assist, nous présente sa start-up. La société a développé une montre connectée pour venir en aide aux personnes âgées. Il s’est d’abord demandé ce qu’il pouvait apporter à cette cible et a : « identifié les chutes comme étant le point de basculement entre une vie autonome et le début de la fragilité ».

Contrairement aux dispositifs de téléassistance déjà sur le marché, la montre connectée présente des avantages de taille. Cette montre : « en plus de son bouton d’alerte […] détecte automatiquement les chutes ».montre

Ce dispositif : « fonctionne à la fois dans le domicile et à l’extérieur avec une autonomie énergétique de plusieurs mois », ce qui est assez innovant sur le marché.

L’entreprise fonctionne avec un effectif de 10 personnes divisé en deux équipes: le pôle technique (code embarqué, logiciel, électronique) et le pôle commercial.

Après une entrée sur le marché à grande échelle fin 2017, une levée de fonds est également prévue pour un développement international.

bon à savoirDans un premier temps, Pierre-Yves Champagne conseille de : « mobiliser les ressources financières disponibles, d’aller voir les banques et de solliciter les proches (Love Money) ». Il souligne aussi l’importance de : « ne pas sous-estimer la partie ressources humaines qui prend plus de temps que l’on ne croit ».

Le choix des personnes qui vous épauleront est crucial et il faut prendre le temps de recruter du personnel de qualité avant de se lancer dans des choses sérieuses. Enfin, il faut écouter son client : « en proposant son produit le plus tôt possible pour s’adapter à ses remarques et ne pas arriver avec le produit fini sans concertation ».

 

La musique revue par Prizm

prizm« Prizm est né de la rencontre de quatre passionnés de musique ». L’objectif était de créer un nouvel objet connecté et intelligent qui permettrait une découverte musicale originale. Ce lecteur de musique est relié à une application installée sur un smartphone.

L’appareil détecte la présence de l’utilisateur grâce à cette application et ce-dernier : « peut ensuite contrôler la musique […] ou interagir directement avec l’objet ».

L’algorithme utilisé est capable par la suite d’anticiper et de choisir les goûts musicaux de la personne présente dans la pièce : « c’est l’apprentissage par l’algorithme, à partir des interactions des utilisateurs […] qui va développer une sélection musicale « intelligente » et de plus en plus précise ».

Au total, 15 personnes forme l’équipe de Prizm dont la majorité sont des ingénieurs avec des spécialités diverses (système embarqué, serveurs, applications ios et android…). Une seconde équipe regroupe des designers et responsables de contenus qui gèrent la valorisation de la marque. Conjointement à ces équipes, 2 personnes restent à l’écoute des clients et testeurs dans l’optique d’améliorer sans cesse l’innovation de ce lecteur connecté.équipe

La start-up souhaite rapidement se consacrer à de nouvelles fonctionnalités comme la compatibilité avec les webradios sans oublier un futur développement international.

bon à savoirLes représentants de cette entreprise conseillent : « d’être réactif, créatif et de savoir rebondir ». Comme énoncé par plusieurs professionnels, le mieux est de: « faire tester son idée au plus vite en restant à l’écoute des retours des utilisateurs ». Dernier conseil qui sera sans doute révélateur de votre ténacité : « ne pas avoir peur des erreurs car elles sont faites pour apprendre ».

 

Devibox aide les artisans

deviboxMickael Di Luca est le fondateur de Devibox. Avec une formation en aéronautique, il a dans un premier temps créé sa propre entreprise dans le secteur du bâtiment et décide par la suite de : « se développer dans le marketing digital [avec] son propre outil de gestion de chantiers ». En l’espace de 4 ans, il est passé du : « service d’achat dans l’aéronautique à chef d’entreprise dans le bâtiment, pour maintenant êtres éditeur d’un logiciel du bâtiment ». C’est un parcours plus que polyvalent et original.

Le logiciel Devibox permet aux artisans de bénéficier gratuitement d’une présence sur le web et qui leur permet de mieux s’organiser en gérant leurs factures, devis, sous-traitants, factures et même SAV : « c’est un logiciel en ligne à faible coût qui s’adapte aux besoins des artisans ».

Cette jeune start-up, créée en 2016, fonctionne avec un chef de projet, un développeur, une graphiste et une assistante commerciale.

L’entreprise qui est encore : « en plein investissement dans le développement du logiciel » espère une stabilité de ses activités et évolutions pour fin 2018. Cela n’empêche pas cette jeune pousse de voir grand dans les projets à mener : « nous allons sortir régulièrement des modules et faire des mises à jour en fonction des besoins des utilisateurs ».

La start-up espère aussi développer des partenariats avec des logiciels de chiffrage ou de comptabilité pour : « optimiser les fonctionnalités ».

bon à savoirLes conseils donnés par Devibox sont précieux : la start-up alerte sur l’importance de : « vérifier le réel besoin du produit sur le marché ». Inutile de vous lancer dans un projet qui ne répond à aucune demande d’un public en particulier. Il faut aussi : « estimer le coût du développement et la rentabilité qui deviendra le revenu de votre entreprise ».

 

CitizenDoc et ses conseils médicaux

cd logoGuillaume Lévy, fondateur, a répondu à nos questions. Avec son ami d’enfance, le Dr Arthur André qui est également le président de la société, il a vite remarqué la nécessité : « d’améliorer l’accès aux soins de millions de français en leur permettant de s’auto diagnostiquer » à tous moments.

Au contraire des forums de santé qui sont souvent très alarmistes et très peu modérés par de véritables professionnels de santé, CitizenDoc : « est une application pensée et développée par des médecins ».

Cette start-up est d’ailleurs en partie composée d’un comité médical de généralistes et spécialistes ce qui apporte une qualité d’information appréciable : « nos utilisateurs l’ont bien compris et plébiscitent CitizenDoc puisque nous avons atteint récemment les 60 000 utilisateurs ».

La start-up a fait de l’Intelligence Artificielle la clef de sa réussite : « l’application est basée sur un algorithme novateur ». Citizendoc est donc capable de reconnaître, par une série de questions semblable à la démarche qu’effectuerait un médecin, un simple rhume d’une infection plus grave.

équipe« Nos statistiques ont montré que près de 2/3 des diagnostics réalisés sur CitizenDoc ne nécessitaient pas une visite chez le médecin », le but de la start-up n’est pas de remplacer le professionnel de santé mais plutôt de désengorger les cabinets et hôpitaux en apportant des conseils utiles et vérifiés par des professionnels.

En effet, l’équipe est composée de trois médecins qui : « améliorent chaque jour l’algorithme de l’application. Ils créent également de nouvelles fonctionnalités ». Une équipe de trois développeurs vient en appui pour les mises à jour et les évolutions de l’application sans oublier le développement commercial.

A l’avenir, la start-up devrait développer un service de téléconseil : « innovant qui sera disponible en France et à l’international ».

bon à savoirGuillaume Lévy préconise dans un premier temps : « d’entreprendre par plaisir ». Il ne faut surtout pas : « hésiter à se faire conseiller et assister par des professionnels de la création d’entreprise » comme les comptables et avocats. Enfin, l’important est de : « s’entourer d’une équipe soudée, motivée et entreprenante » qui est une condition primordiale pour la réussite entrepreneuriale.

 

L’écologie avec Sous les fraises

Yohan Hubert présente son entreprise : Sous les fraises a pour objectif de végétaliser les villes notamment via des installations innovantes et écologiques. Il a très vite ressenti : « la volonté de participer à la transition environnementale en apportant des solutions viables écologiquement et économiquement ».sous les fraises

Avec l’Industrie du Futur qui veut faciliter l’accès à une alimentation plus saine et plus durable, Sous les fraises veut répondre à cette problématique alimentaire : « il y a une perte de contrôle de ce que l’on mange, c’est pour cela que nous sommes concernés par des approches agricoles respectueuses et par la valorisation des ressources comme les bio déchets ».

Les installations se construisent avec un matériau innovant qui est : « un mélange de laine de mouton, chanvre et terre ». Ce matériau modulaire s’adapte sur les toits et n’a pas d’impact négatif sur l’environnement.

En plus de proposer de nouvelles solutions pour l’agriculture de demain, cette start-up offre un large panel de métiers d’avenir : « on reçoit des gens aux profils très différents […] qui sont formés à des métiers que l’on apprend pas à l’école comme l’installation de nos rooftops ou la revalorisation des déchets ».

Avec un effectif d’une vingtaine de personnes réparties dans plusieurs pôles (administratif, financier, technique et exploitation), l’entreprise a déjà plusieurs projets en France mais aussi en Europe.

bon à savoirSelon Yohan Hubert, il est important de faire : « nourrir son projet et prendre conseil auprès des professionnels de la société actuelle ». Il préconise de choisir des entrepreneurs ayant une activité en bonne santé, en accord avec votre future activité afin d’obtenir les meilleures pistes possibles.

A l’instar des autres start-ups, il conseille aussi de faire attention aux personnes qui travailleront à vos côtés et de vite tester votre service ou produit. Le passage par une grande école de commerce n’est pas forcément obligé, il faut savoir se : « tourner vers des gens qualifiés ». L’important est de bien comprendre la société dans laquelle on vit.

Kobus App : une aide précieuse pour les kinésithérapeutes

kobusLaura Beaulier, co-fondatrice, a très vite été motivée par l’envie de créer son propre projet qui serait en même temps utile à la société. Elle est revenue sur son parcours. Kobus app est une application qui permet aux kinésithérapeutes : « d’aller plus loin dans l’analyse et le suivi de son patient en utilisant des outils de mesure plus précis comme la goniométrie sur photo ou des questionnaires ». Le patient, quant à lui, peut s’impliquer davantage dans sa rééducation, les évolutions de son état etc…équipe

Seule femme co-fondatrice de ce reportage, Laura Beaulier encourage toutes les femmes désireuses de tenter l’aventure de la création d’entreprise : « c’est une expérience très enrichissante et intéressante ». Pour celles qui souhaiteraient passer le pas, « il y a de nombreuses aides spécifiques pour les femmes fondatrices ». Le fait d’être une femme créatrice d’entreprise n’est en aucun cas un obstacle, mais plutôt un avantage !

La start-up se compose de 4 personnes : un développeur technique (gestion du développement de l’outil, sécurisation des données…), un kinésithérapeute qui joue le rôle de conseiller scientifique, une responsable produit (dont les missions sont en rapport avec l’ergonomie de l’application et Laura Beaulier se charge de la partie externe (communication, marketing ou partenariats par exemple).

Les futurs projets de l’entreprise sont importants : au programme, la version ordinateur de Kobus app prévue pour 2018 ainsi qu’une : « version premium avec plus de possibilités de personnalisation et d’analyse ». La start-up a également pour projet de se développer à l’international en traduisant l’application pour la commercialiser dans le monde germanophone ».

Lbon à savoira co-fondatrice préconise de ne pas se lancer dans le développement d’un service/produit avant d’en avoir : « parlé avec beaucoup, beaucoup de gens ». Il est primordial de vite dialoguer avec de futurs clients et utilisateurs. Comme le dit Laura Beaulier : « en ce moment, c’est la mode de monter sa start-up mais si vous ne résolvez pas un vrai problème, cela n’aboutira pas ! ». Elle ajoute qu’il est important : « de soigner votre équipe ». Kobus App a été développée de façon collaborative : « en travaillant main dans la main », il ne faut donc pas négliger ses collaborateurs. Dernier conseil : « soyez prêts à travailler beaucoup, à douter, à être fatigués » car la création d’entreprise nécessite une implication sans faille.

 

 

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