Une « mission flash » de l’Assemblée nationale a rendu à la fin de l’année un rapport sur la mise en place de la carte des spécialités dans le cadre de la réforme du lycée.

L’occasion de faire un premier constat des différents bouleversements opérés depuis la rentrée. Car, constate le rapport, si la réforme a été globalement « bien reçue », tant par la communauté éducative que par les jeunes et leurs familles, celle-ci suscite  également des inquiétudes.

La réforme du lycée
Entrée en vigueur à la rentrée 2019 pour les classes de première, la réforme du lycée supprime les anciennes filières L, S et ES. Elles sont remplacées par un tronc commun complété par des enseignements de spécialité, au nombre de 3 en première et de 2 en terminale, parmi 11 possibilités.

Les spécialités scientifiques restent très plébiscitées 

Les choix de spécialités des élèves montrent que les disciplines de sciences « classiques » continuent à avoir la préférence de nombre d’entre eux. Les mathématiques ont été choisies par 69 % des élèves, la physique-chimie par 47 % d’entre eux, et les sciences de la vie et de la terre (SVT) par 43 %.

La spécialité histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques, a pour sa part été choisie par 35 % des effectifs, et la spécialité langues, littérature et cultures étrangères et régionales, par 28 %.

A l’inverse, la spécialité arts et la spécialité sciences de l’ingénieur ne sont suivies que par 6 % des élèves. La spécialité littérature, langues et culture de l’Antiquité, est la moins choisie avec 0,4 % des élèves.

Des choix différents selon le genre et les origines sociales

Bien que la réforme n’ait pas mis à mal la domination des matières scientifiques, elle aurait néanmoins permis « une réelle diversification des profils des élèves » jugent les auteurs du rapport. 

Si les trois spécialités conjointes les plus choisies correspondent à celles de l’ancienne filière scientifique, cela représente aujourd’hui 28 % des effectifs, alors que la série S en regroupait 52 %.

Il n’en reste pas moins que les choix d’orientation demeurent très sexués. Ainsi, la spécialité  mathématiques a été choisie par 78 % des garçons mais seulement 61 % des filles, et la spécialité numérique et sciences informatiques par 15 % des garçons et 3 % des filles.  

L’origine sociale demeure aussi un facteur déterminant. Les mathématiques ont été plébiscitées à 76 % par les élèves d’origine sociale très favorisée, contre seulement 62 % des élèves d’origine défavorisée. Ces derniers se montrent également plus libres dans leurs choix de spécialités, quand les choix des élèves d’origines sociales les plus favorisées ont tendance à reproduire l’ancienne filière scientifique.

Des pistes d’amélioration

Suite à ce premier bilan de la réforme du lycée, les rapporteurs de la mission parlementaire font plusieurs propositions pour améliorer sa mise en œuvre.

Constatant que le niveau d’exigence de la spécialité mathématique apparaît trop élevé pour bon nombre d’élèves, ceux-ci recommandent notamment d’inclure des enseignements d’outils mathématiques dans le tronc commun.

Ils préconisent également de pouvoir maintenir 3 spécialités en terminale, à raison de 4 heures par semaine chacune. Une manière, selon eux, de maintenir une diversité de spécialités et de conserver la mobilisation des élèves sur l’ensemble de leurs spécialités pendant deux années complètes.

On notera enfin l’appel urgent fait aux établissements d’enseignement supérieur de dévoiler les attendus qu’ils appliqueront aux candidatures reçues sur Parcoursup. Les rapporteurs appellent également ceux-ci à faire preuve de bienveillance à l’égard des élèves qui auront fait des choix atypiques.
 

 

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