Quel a été votre parcours de formation ? Comment vous êtes-vous orientée vers la médiation culturelle ?

Maud, médiatrice culturelleAprès mon bac STI Arts appliqués, j’ai débuté mes études par un BTS communication visuelle, option graphisme, édition, publicité. Au lycée comme durant ces 2 premières années d’études, j’ai aimé manipuler le matériel d’art, faire du graphisme sur papier, et apprendre à maîtriser des outils de communication. Cela m’est très utile encore aujourd’hui au quotidien quand je crée de nouveaux supports de médiation !

Après mon BTS, j’avais envie de me tourner vers une activité de partage, d’échange. C’est alors que j’ai pensé à la médiation culturelle. J’ai enchaîné par une année pour décrocher une licence en Arts plastiques me permettant d’accéder au m master Expertise et médiation culturelle. Je l’ai préparé en 2 ans à l’université de Lorraine, à Metz.

En master, les périodes de stage ont été très formatrices. Elles m’ont confortée dans mon envie de me lancer dans la médiation culturelle. J’ai fait ma première prestation d’animation au musée de l’illustration jeunesse de Moulins dans l’Allier, avec la mise en place d’ateliers. Cela a été le déclic. Ensuite, j’ai multiplié les stages, et les publics auprès desquels j’intervenais (public jeune, public adulte, étudiants, etc.).

Comment avez-vous décroché votre premier emploi dans la médiation culturelle ?

En 2015, après l’obtention de mon master, je suis allée faire un stage de 6 semaines en Angleterre dans un musée à Brighton pour parfaire mon anglais professionnel. Je ne sentais pas assez à l’aise pour postuler sur des postes de médiation culturelle sans être bilingue. Bien souvent, il faut accueillir des groupes étrangers, et assurer la visite en anglais dans les musées !

Fort de mon expérience d’expatriation, j’ai fait un service civique de 8 mois au Centre national du graphisme à Chaumont. Il fallait construire toute l’offre pédagogique, créer des scénarios, et s’impliquer dans la mise en place de partenariats. Une très belle expérience !

J’ai ensuite eu un CDD au musée de l’île d’Oléron avant de répondre à l’offre d’emploi de médiation culturelle au Musée de la Grande Guerre à Meaux, où je travaille depuis 18 mois. Je suis en CDD, et espère réussir rapidement le concours d’assistant de conservation du patrimoine pour passer en CDI.

A quoi ressemble votre quotidien au Musée de la Grande Guerre à Meaux ?

Mon poste de médiatrice culturelle est très polyvalent, et j’apprécie particulièrement la variété de mes activités. Je réalise des visites pour des publics différents (avec une majorité de scolaires), j’anime des ateliers pédagogiques thématiques, je crée des scénarios de visite, je participe à la mise en place d’événements (50 / an au Musée !). Pendant les vacances scolaires, j’accueille le public individuel pour mener ensemble une visite-atelier.

Schématiquement, si le matin à l’ouverture du musée, j’accueille un groupe scolaire pour une visite guidée, je les retrouve l’après-midi, après la pause déjeuner, pour réaliser un atelier. Ces deux activités avec un même groupe permettent de faire le lien avec une thématique en fil rouge. Et si un matin, j’assure un atelier, je prolonge la découverte de l’après-midi par une visite thématique (« raconte-moi la Guerre », « les animaux dans la Grande Guerre », etc.).

Mon quotidien est aussi ponctué de recherches documentaires (beaucoup sur le temps personnel), et de création de nouveaux outils de médiation. Participer aux événements organisés par l’équipe de médiation est aussi très stimulant. La semaine dernière, nous avons organisé un concours d’éloquence, et bientôt nous mettons en place un week-end de reconstitution.

Qu’aimez-vous dans la médiation culturelle ?

Maud, médiatrice culturelle Musée de la Grande GuerreLe but de la médiation culturelle est de rendre accessible l’Histoire ou les œuvres d’art, l’objet exposé à la personne qui vient la découvrir. La médiation, c’est rendre ce dialogue, cette rencontre possible, quel que soit le public.

Au-delà des scolaires qui sont au cœur de ma pratique, je travaille actuellement avec une autre médiatrice du musée sur un projet à destination des détenus. L’objectif du projet est qu’ils montent une exposition au sein de leur centre pénitentiaire. C’est aussi préparer leur réinsertion en les impliquant dans une démarche culturelle.

Quels conseils pourriez-vous donner à des jeunes intéressés par la médiation culturelle ?

Chaque parcours est unique, et chacun apporte sa sensibilité, sa vision de la médiation culturelle. Mais pour y parvenir, il faut être persévérant, multiplier les stages et CDD. En plus de votre CV, faite un book avec vos créations, vos supports de médiation… En montrant votre motivation, vous trouverez un poste ! Débuter par les offres saisonnières est souvent un bon tremplin.

Propos recueillis par Sandrine Damie (décembre 2019).
Crédits Photos : © Musée de la Grande Guerre.