jeune et son entreprise

Le sondage Les jeunes et le travail a été réalisé par OpinionWay pour l’UAE (Union des auto-entrepreneurs) et la Fondation Le Roch Les Mousquetaires à l'occasion du 24e Salon des Entrepreneurs de Paris auprès d'un échantillon représentatif de 1006 jeunes Français âgés de moins de 30 ans.

Dans un contexte économique difficile, les jeunes affichent un regard paradoxalement très positif sur le travail : 80 % des jeunes se déclarent satisfaits de leur situation professionnelle et 70 % s’estiment optimistes quant à la suite de leur parcours pro.

Les aspirations des jeunes au travail

Pour les jeunes interrogés, le travail doit :

  • remplir des aspirations plus personnelles ;
  • contribuer à l’épanouissement individuel ;
  • préserver un équilibre de vie.

Ils accordent ainsi la même importance à l’épanouissement (44 %) qu’à la rémunération (45 %), juste devant l’équilibre vie privée/vie professionnelle (39 %).

Seulement 27% des jeunes recherchent la sécurité de l’emploi, qui arrive au même niveau que le contenu des missions (30 %) ou l’ambiance de travail (28 %).

Leurs priorités évoluent donc et, même s’il reste un objectif pour la majorité des jeunes, le CDI n’a plus autant de jeunessuccès : un jeune sur quatre déclare être de moins en moins attirés par le CDI, voire pas du tout.

En tête des réponses, le projet "d’être son propre patron" fait presque jeu égal avec celui de "travailler dans une grande entreprise" avec respectivement 22 % et 24 %.

Pour près de 39 % des jeunes interrogés, l’employeur idéal serait une petite entreprise (TPE, PME ou startup).

La liberté et l’autonomie apparaissent enfin comme des motivations croissantes des jeunes qui citent, comme leviers d’épanouissement dans leur vie professionnelle, à 85% l’évolution des modes de travail (coworking, télétravail, flex office, etc.), à 81% la facilité de devenir travailleur indépendant au cours de son parcours et à 80% la possibilité d’avoir plusieurs employeurs en même temps ou successivement.

Vers le cumul de plusieurs activités ?

La rupture avec leurs aînés se manifeste en premier lieu dans leurs souhaits de parcours, puisqu’ils sont 60 % à envisager de se mettre à leur compte, de reprendre ou de créer une entreprise, soit deux fois plus que la totalité de la population (30 %).

Seuls 46 % envisagent leur carrière en tant que salarié uniquement, 54 % pensent se mettre un jour à leur compte, soit à titre exclusif (18 %), alternatif avec le salariat (11 %) ou cumulatif (25 %).

Quels avantages du travail à son compte selon les jeunes ?

Travailler à son compte présente, selon eux, plusieurs avantages :

  • l’autonomie (40 % apprécient le fait d’être leur proprejeunes patron) ;
  • la liberté dans les méthodes de travail (35 %) ;
  • l’organisation des horaires (30 %) ;
  • le choix des missions (26 %) ;
  • une source d’épanouissement personnel (28 %).

A l’inverse, ils reprochent au salariat la monotonie et la mono-activité (39 %), le fait de travailler pour un projet qui n'est pas le sien et de ne pas choisir ses missions (34 %) et le système hiérarchique (33 %).

Des freins à la création d'entreprise...

Les jeunes interrogés sont conscients des freins qui peuvent entraver leur route :

  • les risques financiers (52 %) ;
  • l'incertitude sur le revenu (46 %) ;
  • le manque de couverture sociale : droit au chômage, indemnités journalières pour une maladie ou un accident (37 %) ;
  • la lourdeur administrative (29 %) ;
  • le fait d'être perçu comme n'ayant pas une situation stable : difficulté pour louer un logement, obtenir un crédit, ouvrir un compte bancaire (28 %).

Des mesures politiques innovantes pourraient permettre de lever ces freins : 81% des jeunes souhaitent une indemnisation des indépendants en cas de perte subite d’activité ainsi qu’une convergence de la protection sociale avec celle des salariés.

 

Sandrine Damie

 

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